Rassemblement - 18 mois de détention pour les otages du Hamas
Ce bref récit de la vie de Noa avant le 7 Octobre, a été rédigé alors que celle-ci était encore en captivité.
Noa a retrouvé sa liberté le 8 juin 2024 avec trois autres otages, dans le cadre d'une opération de secours menée par Tsahal à Nuseirat.
Noa a 25 ans.
Elle est étudiante à l’université de Beersheba.
C’est une jeune fille pleine de vie, douce et sociable.
Le 7 octobre au matin, alors que des roquettes s’abattent sur tout le sud d’Israël et que plus de 6000 terroristes du Hamas pénètrent sur le territoire dans le seul but de tuer un maximum d’habitants, Noa et son petit ami Avinatan Or sont surpris en plein déroulement du festival Nova à Re’im.
Terrorisés, ils sont témoins du massacre en cours et se cachent pendant plusieurs heures dans l’espoir d’y échapper.
Noa et Avinatan ne seront malheureusement pas épargnés par les terroristes du Hamas.
La jeune fille apparaît filmée lors de son kidnapping, le visage éploré, assise sur une moto entre ses ravisseurs.
Cette vidéo sera diffusée par le Hamas sur les réseaux sociaux et deviendra l’un des symboles des exactions perpétrées le 7 octobre en Israël.
Miriam Or, cousine par alliance de Noa, témoigne :
“Depuis samedi, on n’a aucune nouvelle officielle ni de Noa ni de son petit-ami Avinatan. (…) Ses parents ne savent plus quoi faire, ils sont effondrés”.
La jeune femme témoigne de la détresse de la famille de Noa qui pourtant ne perd pas espoir.
Une autre vidéo tournée par les terroristes montre Noa assise sur un canapé en train de boire de l’eau, dans un lieu inconnu. “C’est très dur de savoir d’où vient cette vidéo, quand elle a été filmée. (…) On est sûrs qu’il sont encore en vie, on a de l’espoir, mais on ne peut pas imaginer ce que traversent les gens enlevés, surtout les femmes”, explique Miriam Or.
Noa Argamani a été secourue par l'armée israélienne le 8 juin 2024, en même temps que trois autres otages, dans le cadre d’une opération des forces spéciales dans un immeuble d’habitation du centre de Gaza.
L’armée, l’agence de sécurité du Shin Bet et la police israélienne ont mené, ce samedi 8 juin, l’une de leurs opérations les plus audacieuses, les plus complexes et les plus risquées depuis le début de la guerre contre le Hamas.
Une mission qui a été conduite en plein jour, dans un secteur où les forces israéliennes n’avaient jamais lancé de raid auparavant. Ordre a ainsi été donné aux agents de l’unité Yamam et du Shin Bet de lancer un raid contre deux bâtiments de plusieurs étages à Nuseirat, où le Hamas gardait les captifs, à onze heures du matin.
Nuseirat est l’un des quelques secteurs de la bande où les troupes au sol n’ont pas mené d’incursion depuis le début de l’offensive terrestre de Tsahal contre le groupe terroriste du Hamas. Les bâtiments se trouvaient à environ 200 mètres de distance – et la décision prise d’y entrer simultanément a été entraînée par la possibilité que le Hamas ne se décide à tuer les otages après avoir compris qu’une opération de sauvetage était en train de se dérouler à proximité.
Argamani était placée sous la surveillance de gardes de l’organisation terroriste, dans l’habitation d’une famille palestinienne. Les trois autres otages étaient dans un logement distinct, également gardés par des hommes armés. Un peu plus tard, alors que les trois otages et Arnon Zamora étaient extraits de Nuseirat, leur véhicule a essuyé des tirs, entraînant une panne et les bloquant dans Gaza. D’autres soldats les ont rapidement rejoints, les amenant jusqu’à un héliport improvisé qui avait été construit dans la bande. Noa a été héliportée jusqu’à l’hopital Tel Hashomer au centre d’Israêl. Cette opération qui a permis de sauver Noa Argamani, 26 ans, Almog Meir Jan, 21 ans, Andrey Kozlov, 27 ans et Shlomi Ziv, 41 ans, avait été planifiée depuis plusieurs semaines.
Si elle avait été connue dans un premier temps sous le nom de « Graines d’été », le nom de l’opération a finalement été changé et elle a été appelée « Opération Arnon » – en hommage à l’inspecteur en chef de l’unité Yamam Arnon Zamora, qui a été grièvement blessé par les tirs des hommes du Hamas lors de la mission de sauvetage de trois des quatre otages. L’officier a succombé ultérieurement à ses blessures.
Noa témoigne : "J'ai essayé de rester forte, mais il y a eu des moments difficiles. Au début, j'étais avec Moran Stella Yanai, et lorsqu'elle a été libérée, je lui ai dit : 'À bientôt'. Je n'avais jamais imaginé que cela prendrait autant de temps. Certains jours, nous entendions des tirs d'artillerie incessants de Tsahal. Je voulais tellement tenir bon, j'ai pratiqué la méditation", a indiqué l’ex-otage.
Pendant les premières semaines de sa captivité, Noa Argamani a appris l’arabe, langue qu’elle comprend et parle bien aujourd’hui, a-t-elle raconté. Elle a également indiqué qu’elle faisait souvent la cuisine et la vaisselle pour ses geôliers, et était devenue une sorte de "représentante" de certains otages, chargée d’obtenir certaines choses auprès des terroristes grâce à l'arabe qu'elle maîtrisait. Noa Argamani a également révélé avoir été détenue dans plusieurs appartements successifs, mais jamais dans des tunnels. La dernière maison dans laquelle elle se trouvait appartenait à de riches Gazaouis, ce qui expliquerait qu'elle ait été plutôt bien nourrie. Elle a également raconté qu'elle avait l'autorisation de sortir de temps en temps pour prendre l'air, en étant déguisée en femme arabe afin de ne pas être reconnue. Elle n'avait, en revanche, pas souvent l'autorisation de prendre une douche. La jeune femme a par ailleurs confirmé avoir été détenue au même endroit que Yosi Sharabi et Itai Svirsky, deux autres otages qui ont été tués il y a quelques mois.
“Je suis tellement heureuse d’être là”, a-t-elle dit au président Isaac Herzog lors d’un appel téléphonique à son retour, tout sourire et entourée de ses proches et amis.
Elle a été acclamée à son arrivée au centre hospitalier Sourasky de Tel Aviv où sa mère, Liora, est traitée pour un cancer du cerveau en phase terminale.
Le mardi 2 juillet 2024, Liora Argamani, la mère de Noa Argamani, s’est éteinte des suites d’un cancer du cerveau, a fait savoir l’hôpital Ichilov de Tel Aviv où elle était prise en charge. Liora, 61 ans, avait appelé publiquement, au mois de novembre, à la libération de sa fille, notant qu’il ne lui restait plus très longtemps à vivre et expliquant qu’elle voulait revoir Noa avant de mourir. Elle avait accordé des interviews aux médias et écrit des courriers aux dirigeants du monde entier, les suppliant de lui venir en aide. Sa santé s’était détériorée et elle s’était finalement retrouvée dans l’incapacité de continuer sa lutte en faveur de la remise en liberté de son enfant.
Son souhait le plus cher a été exaucé : Liora « a passé les derniers jours de sa vie aux côtés de sa fille Noa, sauvée de captivité, et aux côtés de ses proches ».
Noa Argamani avait déclaré début juillet “ En tant que fille unique de mes parents, en tant qu’enfant dont la mère est actuellement en phase terminale de maladie, ce qui m’a le plus préoccupée, pendant ma captivité, ce sont mes parents », et a ajouté : « c’est un grand privilège pour moi d’être aux côtés de ma mère après huit mois d’incertitude”.
L’un des hommes ayant pris part à la mission de sauvetage des quatre otages avait raconté au journal Yedioth Ahronoth qu’immédiatement après sa libération, Noa avait demandé si sa mère était toujours en vie.
Le directeur-général de l’hôpital Ichilov, Ronni Gamzu, avait indiqué à ce moment-là que l’état de santé de Liora était « compliqué et difficile ». Il avait noté que Noa avait pu communiquer avec sa mère qui, selon les médecins, avait réussi à comprendre que sa fille était revenue. Le père de l’ex-otage, Yaakov, avait accueilli sa fille alors qu’elle descendait de l’hélicoptère militaire qui l’avait ramenée en Israël.
« C’est mon anniversaire aujourd’hui et je n’aurais jamais espéré un cadeau comme celui-là », avait-il commenté.
Le petit ami d’Argamani, Avinatan, est toujours otage.
Noa avait été enlevée par le Hamas le 7 octobre 2023.
Elle a été libéré le 8 juin 2024 par les forces de défense israéliennes.
Écoutez sa biographie lue par Miléna Kartowski-Aïach sur Radio J