Rassemblement - 18 mois de détention pour les otages du Hamas
Nili Margalit a 41 ans, elle est célibataire et n’a pas d’enfants.
Elle exerce la profession d’infirmière à l’Hôpital Soroka et dira plus tard que ce métier l’a « sauvée » lors de sa captivité qui dura 54 jours dans les tunnels du Hamas à Gaza.
Le matin du 7 octobre, Nili se trouve au kibboutz Nir Oz, où elle habite.
C’est alors que des coups de feu retentissent dans tout le kibboutz et Nili, alertée par le danger, se réfugie avec son chien dans la pièce sécurisée de sa maison. De là, elle parvient à échanger des messages avec plusieurs personnes.
Mais à 9h12 précises les communications sont interrompues.
Elle racontera plus tard qu’un jeune homme, âgé de 17 ou 18 ans au plus, n’ayant pas une attitude effrayante, s’était introduit chez elle, il avait ouvert son frigo et s’était mis à y manger des crèmes Chantilly.
Puis un autre homme, portant un gilet pare-balle et armé d’un couteau s’était introduit lui aussi dans sa maison.
Les deux hommes, probablement des civils gazaouis, l’avaient contrainte à les suivre alors qu’elle était encore en pyjama, pieds nus.
C’est ainsi que Nili Margalit devient otage.
En sortant de son habitation elle découvre soudainement l’horreur : des scènes de panique où des enfants et des adultes tentent de fuir en courant, des terroristes partout, faisant des allées et retours, notamment à l’aide du vélo de son père, qu’elle reconnaitra.
L’opération meurtrière bat son plein en ce shabbat noir.
Nili est emmenée à Gaza, d’abord dans une voiturette de golf, puis transférée dans une voiture aux sièges tachés de sang. Elle pense alors à enlever ses indispensables lunettes et à les cacher dans ses vêtements.
En chemin vers Khan Yunis, Tami Metzger, une autre otage, rejoint Nili dans le véhicule. Elle est blessée, son visage couvert de bleus.
Les deux femmes se connaissent, se sont reconnues mais, étant données les circonstances, ne se parlent pas.
Le véhicule arrive ensuite à l’entrée d’un tunnel, situé dans une sorte d’entrepôt. Il y a un trou dans le sol d’où part un puits. C’est là que commencent des négociations entre ses ravisseurs et d’autres personnes présentes.
Nili comprend qu’elle est en train d’être vendue au Hamas. Elle entre dans un tunnel humide, à l’air vicié, à 40 mètres sous terre.
Tout au long de sa captivité Nili Margalit sera une otage-héroïne : elle se servira de sa connaissance de l’arabe pour communiquer avec les terroristes afin d’obtenir quelques médicaments pour les autres otages malades ; ce sera une lutte quotidienne.
Ses connaissances médicales lui permettront de prendre soin des personnes âgées atteintes de graves maladies, grièvement blessées lors de l’attaque. Elle dressera une liste des besoins de chacun et parviendra, à l’aide d’un tensiomètre, à surveiller l’état de santé de tous.
Tami Metzger, dont les blessures s’étaient infectées faute d’un traitement antibiotique adapté, sera soignée par Nili avec du simple miel.
Les terroristes du Hamas ont ensuite séparé un certain nombre d’otages et Nili est restée captive avec 11 autres kibboutzniks de Nir Oz dont : Yarden Bibas, Yoram Metzger, Haïm Peri, Alex Danzig.
Peu avant sa libération, Nili Margalit a été témoin d’une scène terrible au cours de laquelle les cyniques terroristes ont annoncé à Yarden Bibas les décès de son épouse et de ses deux jeunes enfants, Kfir, bébé âgé de 10 mois et Ariel, âgé de 4 ans, ce qui l’a anéanti.
Yarden n’avait plus reçu de nouvelles de sa famille depuis le 7 octobre, au moment où il était sorti de leur habitation pour tenter de protéger les siens.
Dans une sadique mise en scène filmée par les terroristes, Yarden, effondré, a été contraint de s’adresser au premier ministre israélien.
Aujourd’hui Yarden Bibas est toujours retenu otage par le Hamas et nous n’avons aucune nouvelle de son épouse ni de ses enfants.
Quant à Nili Margalit, elle vit à Kiryat Gat, sa maison ayant été incendiée, comme la plupart de celles du kibboutz Nir Oz.
Elle garde en elle les blessures du 7 octobre.
Son père, Eliyahu Margalit, enlevé le jour du pogrom, a été déclaré décédé le 1er décembre. Sa dépouille est toujours retenue à Gaza.
Ce récit a pu être rédigé grâce au témoignage de Nili après qu’elle ait été libérée le 30 novembre, suite à une négociation, par l’intermédiaire du Qatar, avec l’organisation terroriste du Hamas.
Nili a été enlevée le 7 octobre 2023 et a été libérée
le 30 novembre 2023 dans le cadre d'un accord avec le Hamas.